BODHGAYA

BODHGAYA

Gay , qui fait partie de l’État de Bih r, dans l’Inde du Nord-Est, constitue depuis des temps immémoriaux un t 稜rtha (lieu saint) type, en raison même de sa configuration: la cité est arrosée par la Phalgu, formée des eaux de la Nairañjan et de la Mah n d 稜 qui s’unissent en amont; aux alentours abondent collines, rochers, étangs et bosquets. La zone entière (Gay -k ルetra ), jalonnée de stations où s’accomplissent des cérémonies en l’honneur des morts, attire de nombreux pèlerins hindous sans distinction de secte.

Lorsque le Ç kya-muni mit un terme aux six années d’austérité vécues à Uruv 稜 lva, il se sépara de ses compagnons, restaura ses forces, se baigna dans la Nairañjan et s’établit (à huit kilomètres de l’agglomération de Gay ) au pied d’un arbre pippal (Ficus religiosa ) pour méditer. Du crépuscule à l’aube, il triompha de l’assaut et de la tentation du dieu de la mort; il libéra son esprit des attaches au monde sensible; il eut la vision grandiose de toutes les existences antérieures déterminées par les actes; il définit enfin les occasions qui provoquent ces existences et énonça la loi de leur «production en consécution» (J. Filliozat). En cela consiste l’«Éveil» (Bodhi ) qui fait de l’ascète des Ç kya un «Éveillé» (Buddha ). Le théâtre de ce «grand miracle» reçut plus tard le nom de Bodhgay (Gay de l’Éveil). Le Bienheureux y demeura sept semaines, fertiles en prodiges, puis s’en fut à Bénarès prêcher sa doctrine.

L’histoire

C’est par un pèlerinage à Bodhgay que l’empereur A ごoka, de la dynastie des Maurya, inaugura ses «tournées de la Loi» vers 258 avant notre ère. Il construisit autour de l’arbre de la Bodhi et du Siège de diamant un temple hypèthre (figuré à Bh rhut et à S ñc 稜), un st pa ainsi qu’un «temple royal» à l’est de l’arbre de la Bodhi et peut-être une galerie au-dessus du «promenoir» emprunté par les Buddha après l’Éveil. Il ne subsiste rien de ces fondations, sauf peut-être un Siège de diamant en pierre; les restes les plus anciens conservés à Bodhgay sont les éléments d’une balustrade en pierre érigée sous la dynastie des えu face="EU Updot" 臘ga à la fin du II^e siècle avant notre ère (ou au début du I^er), autour du temple royal, éléments réemployés ultérieurement pour entourer un nouveau temple construit à l’emplacement de ce temple royal.

On a retrouvé, dans le dépôt de fondation de ce nouveau temple (ou temple de la Mah bodhi), une monnaie d’Huvi ルka (troisième successeur de Kani ルka), ce qui permettrait de placer sa construction à la fin du II^e siècle de notre ère. Cependant, de nombreux détails le rapprochent du temple en brique de Bh 稜targaon (V^e-VI^e siècle) et font penser qu’il date plutôt de la période Gupta ou, tout au moins, qu’il y a subi des travaux de restauration considérables; c’est à l’époque Gupta en tout cas qu’ont été sculptés certains montants de balustrade destinés à compléter l’ensemble plus ancien. Les monuments se multiplient sur le site jusqu’à son pillage par les musulmans à la fin du XII^e siècle. Par la suite, le temple sera restauré à plusieurs reprises, pour la dernière fois et de façon très radicale en 1884; bien que passé, au XVI^e siècle, sous le contrôle de religieux ごivaïtes, les bouddhistes peuvent y célébrer librement leur culte.

La balustrade

La balustrade est en grès (éléments えu face="EU Updot" 臘ga) et en granit (compléments Gupta). Son décor, à la fois végétal et animé, se répartit sur la main courante (frise d’animaux fantastiques ou de fleurettes) et sur les montants: médaillon lotiforme (dont le centre est généralement occupé par un personnage, une tête ou un animal) à mi-hauteur, demi-médaillon lotiforme en bas et demi-médaillon historié en haut; les piliers d’angles et ceux des portes ont un décor plus fourni (panneaux rectangulaires historiés); enfin, quelques piliers portent de grands personnages en haut relief. Les sujets sont surtout bouddhiques (vies antérieures et vie historique du Buddha, symboles bouddhiques), mais il s’en ajoute d’autres, dont une belle image de S rya (le dieu Soleil), sur un pilier d’angle ancien, et une de えiva, sur un pilier tardif. Les scènes figurées sur le haut des piliers sont d’une sobriété remarquable (un ou deux personnages, fond dégagé) qui tranche avec les compositions beaucoup plus fournies des reliefs de Bh rhut.

Le temple de la Mah size=5bodhi

Construit en briqueet se dressant sur une terrasse massive et largement débordante, le temple de la Mah bodhi culmine à près de 60 mètres de hauteur; c’est le plus vaste des premiers temples indiens construits, parmi ceux qui ont été conservés jusqu’à nos jours. La description laissée par le pèlerin chinois Hiuan Tsang (qui le visite vers 643) et quelques reliefs le figurant permettent de se faire une idée de son aspect ancien en dépit des nombreuses altérations qu’il a subies. Sa cella, qui abrite une statue du Buddha, est coiffée par une imposante superstructure pyramidale sur laquelle sont figurés sept faux étages décorés de niches abritant des images. Son couronnement est constitué d’un élément en retrait surmonté d’un st pa miniature aux nombreux parasols. Les quatre templions qui, placés aux angles de la terrasse de base, forment avec le temple principal un dispositif en quinconce ne sont pas mentionnés par Hiuan Tsang, mais ont pu être ajoutés avant le XII^e siècle, puisqu’ils apparaissent sur un relief qui ne peut être postérieur à cette date.

Bodhgayâ

local. de l'Inde (Bihâr). Haut lieu de pèlerinage bouddhiste; temple de la Mahâbodhi (fin IIe s.).

Encyclopédie Universelle. 2012.